l'aventure du solex

Publié le par Popa et wikipedia

A l’heure où l’essence atteint des prix vertigineux et devient un produit de plus en plus rare, voilà une invention bien française qui mériterait un nouveau succès : le vélosolex.

Le Vélosolex est un cyclomoteur dont le moteur a été créé par la société de mécanique française Solex à partir de 1946.


Il pouvait être conduit, en France, sans permis et dès 14 ans en raison de son statut de cyclomoteur. Cet engin était, pour cette raison, très populaire chez les lycéens.

C’était un engin très original puisqu’il était propulsé par un galet

Le modèle emblématique de la marque, le S3800, nommé familièrement le Solex, comporte un moteur sur la roue avant, surnommé "la bicyclette qui roule tout seule", mue par un petit moteur posé sur la roue avant.
Le petit moteur au cycle à deux temps, à vilebrequin en porte-à-faux asymétrique, de 49 cm3, est placé au-dessus de la roue avant, qu'il entraîne directement par un "galet", petit cylindre entraîné par le moteur et tournant sur le pneu. Le démarrage se fait par pédalage ou "à la poussette". Ce type de conception peut provoquer une usure relativement rapide du pneu, ainsi qu'une transmission peu efficace lorsque le pneu est mouillé, voire un démarrage impossible lorsqu'il a gelé la nuit et que le galet n'avait pas la veille été nettoyé de ses traces de boue.

Le bloc situé au-dessus de la roue contient aussi le réservoir d'essence (initialement un mélange, nommé Solexine), l'ensemble du système de transmission et d'allumage, ainsi que le phare, plus proche du lumignon que d'un vrai phare. L'ensemble peut-être entouré d'un pare-chocs. Le pot d'échappement descend le long de la roue avant.

L'arrêt du moteur se fait par un décompresseur. Il n'y a pas d'interrupteur électrique tel qu'une clé de contact.

Le freinage est assuré par un frein à patins à l'avant et un petit frein à tambour à l'arrière. La poignée de frein avant est couplée à la commande de décélération du carburateur.

Il n'y a pas de boîte de vitesses.

Il n'y a pas de suspensions.

La transmission peut être débrayée, le moteur basculé en arrière, de manière à libérer totalement la roue, ce qui facilite l'utilisation du véhicule en mode bicyclette.

Votre grand-père a eu deux vélosolex 3800, alors qu’il n’a jamais eu de vélo ordinaire.

Le premier m’a été offert par mes parents à l’hiver 1967. l’objectif était de partir aux Pays-Bas pendant 15 jours avec 5 autres amis qui, eux, avaient des vélos. Bien sûr c’est le solex qui était chargé du transport des tentes de camping.

Le voyage a eu lieu en avril 1967. Il faisait froid et comme les Pays bas portent bien leur nom, le vent y souffle très fort. Ces conditions « ultimes »  faisaient du solex un engin à la fois envié, car le vent rendait difficile la progression en vélo, et chacun pouvait à tour de rôle se reposer un peu en bénéficiant de la traction motorisée, mais il devenait vite inconfortable car, ne faisant plus d’exercice, on y prenait vite froid !

Ce solex me servait à aller à l’école Saint Michel, mon lycée de l’époque à Paris, comme beaucoup de mes amis.

Mais mes véritables heures de gloire, je les ai vécu sur les routes de France et même au-delà !

Imaginez ! j’adorai partir à 4h du matin pour parcourir les quelques 330 kms qui me menaient à Montluçon chez votre tante Nicole et votre oncle Henri. Bien sûr, pas d’autoroutes, uniquement la nationale et si possible en restant concentré sur la bordure de la route. Car chaque passage de voiture et plus encore de camion qui pouvaient me dépasser, me secouait. Il fallait bien tenir son guidon, et ce d’autant plus que le galet entrainait l’engin et que le moteur à l’avant le déséquilibrait.

C’est donc une bonne douzaine d’heure plus tard – un solex roulait à 30 kms/h maxi - que j’arrivai à destination. Je me demande encore quelle était l’inquiétude de mes parents lors de telles équipées !

Je parcourai ensuite les routes de Creuse, Allier, Puy de Dome ou Cher, empli du bonheur d’humer les odeurs de l’été, avec toujours l’objectif précis d’aller visiter un château, voire quelques ruines ou regarder passer le Tour de France (Deux heures pour aller à Varennes sur Allier voir passer un peloton en moins d’une minute !! et autant pour revenir)

Mais plus encore que la visite aux Pays Bas, c’est le voyage à trois solex en Suisse, Italie et Autriche qui semble le défi le plus dérisoire. Trois cols au-dessus de 1500 mètres dont l’Arlberg et le Simplon où j’ai tant de plaisir à retourner. Pensez : 5 heures pour monter 23 kms de 600 m à Sion à 2005 m au sommet ! En « rafraichissant » nos moteurs tous les 2kms, tant ils peinaient en dépit de notre « pédalière assistance » ! Mais quel frisson de descendre à près de 90 kms/h la route vers Domodossola ! et quelles émotions de traverser Milan, Vicence, Vérone, Padoue et Venise avec nos fiers étriers !

La traversée de l’Autriche nous réservait d’autres émotions, plus dangereuses, mais nous les avons oubliées au bénéfice de l’étonnement des autrichiens qui se demandaient bien comment nous pouvions  venir de France avec de telles machines !

Mon premier solex devait rendre l’âme à 2h du matin à la gare de Zürich, au terme d'un voyage de plus de 3 semaines; laissant la place à un nouvel engin (toujours 3800) qui ne connaitra pas les mêmes aventures.

Il me reste aujourd’hui également deux solex, tous deux miniatures. L’un fabriqué et acheté au Viet-nam, l’autre offert par mes collègues de travail en 2005, sans doute après que je leur ai raconté ces mêmes histoires !

Je crois que je prendrais encore plaisir à vous raconter d’autres anecdotes autour de l’usage de ces solex. Mais surtout, je ne vois pas actuellement de mythes de cette nature qui méritent qu’on le symbolise comme une icône de la jeunesse. Qu’en pensent la génération Y ??
un livre a même été consacré au Solex, le voici, je ne touche rien sur ses ventes !!

Publié dans fleurs de mon passé

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