guyane 10 : le salut

Publié le par Popa

5h30 La journée était celle du Salut.
Tropic Alizées était ancré au large du débarcadère des Roches à Kourou près de la tour Dreyfus un ancien phare.
Le capitaine (pas Dreyfus, celui du voilier...) y était aussi accueillant que le café.
La houle allait se montrer généreuse au passage de la zone d'alluvions à celle de quasi pleine mer.  Notre premier salut vint de l'habileté du navigateur et certaines d'entre nous, hasardeusement exposées sur le trampoline du catamaran, en furent quite pour une séance de tee-shirt mouillé.
Nous voguions vers les iles du Salut, paradis et enfer.
Nous ne reviendrons pas sur les ignominieuses absurdités du régime pénitenciaire de la France du 19ème siècle. De cet enfer là ne restent que les cellules domptées par les lianes ou l'humidité équatoriale. La case
de l'Oncle Dreyfus ne fait pas exception, meme si comme à l'époque du célèbre capitaine, elle bénéficie du priviilège d'un semblant d 'entretien. Les cachots de l'ile Royale contrastent avec le panorama sur l'lle du Diable vu de la terrasse de l'auberge. Autre contraste : on se demande ce que fait cet hélicoptère à coté du cimetière des enfants des gardes dont nombre ne resistèrent pas à la dyssentrie.
Les bougainvilliers éclatent de couleur, la chaleur est écrasante. C'est bon de vivre... à l'ombre sur les îles du salut.
Retour au catamaran pour une série de punch. C'est le bagne.
Arrivée sur l'ile St Joseph. Nous nous transformons en coolies pour porter la glaciere du pique nique et nous acheminons, telle la horde de fourmis-manioc laborieuses que nous croisons, vers la plage de tous les dangers.
Ce fut d'abord la vague retorse qui emmena au large Dominique de retour vers le tlpunch tant espéré.
C'est pas l'homme qui prend la mer tin tin tin ! Ce fut la palme qui se détacha du cocotier pour assommer Evelyne au moment du dessert. Ce fut encore le baigneur héberlué qui vit arriver à deux pas deux Dominiques faire la vaisselle de notre repas boucané dans l'eau de mer liquide dégraissant.
A la plage de l'enfer, succéda l'escalade sur l'enfer des cellules au plafond à barreaux. Numéro d'équllibriste incertain sur le chemin des gardes encalaminé par les entrelacs de mousses et de petites lianes entretenu par les fourmis. Promenade au-dessus de l'enfer.
Retour au paradis du catamaran à la nage pour un open bar de planteurs unanimement salué.
Paradis du ciel dont seuls habituellement les musées autorisent l'exposition, nez aux alizées.
Une averse tropicale nocturne cloturait cette journée bien arrosée. Meme la mygale de la veranda trouvait son salut dans l'épuisette qui l'envoyait au dela du mur.

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