les "poulets sans vie sexuelle" des restaurants de Pékin

Publié le par Popa et les Echos

 Enfin une nouvelle souriante dans ce dédale de contrariétés de par le monde.
Pour être allé récemment à Pékin, j'ai en effet pu constater l'approximation des chinois à parler anaglais quand ils le parlent. Et comme un taxi chinois ne perd pas la face, il vous dit qu'il a compris et vous fait faire trois fois plus de chemin que nécessaire pour aller à l'endroit que vous lui avez indiqué mais qu'il n'a pas compris!


Il n'y a plus de « poulet sans vie sexuelle » au menu des restaurants de Pékin !
Ni de « nique le crapaud-buffle ». Ulcéré par les incessantes
moqueries des visiteurs étrangers, les autorités chinoises ont décidé de
remettre à niveau linguistique les restaurants de la capitale à tout juste
cinquante jours de l'ouverture, le 8 août, des jeux Olympiques. En
association avec le Bureau du tourisme de la ville, le département des
Affaires étrangères du gouvernement municipal vient de distribuer, aux
restaurants et hôtels locaux, un livre de 170 pages nommant dans un anglais
parfait les 2.000 plats chinois et occidentaux les plus couramment servis
dans le pays. Le manuel doit permettre aux propriétaires de remettre à jour
leurs menus avant l'arrivée dans la ville, cet été, de plus de 500.000
visiteurs étrangers. Les établissements s'étaient, pour l'instant, contenté
de faire traduire par des programmes informatiques sommaires leurs
spécialités. Le célèbre « poulet kung pao » - une recette à base de
volaille, de cacahuètes et de piment - était transformé, du fait d'une
inversion de caractères, en « le gouvernement abuse le poulet ». Le « Fu Qi
Fei Pian » était servi, en anglais, sous le nom de « tranches de poumon du
mari et de sa femme » alors qu'il est simplement cuisiné avec des abats de
porc. « La tête de lion brûlée » avait remplacé les « boulettes de viande
de porc ». « Toutes ces traductions ne sont pas obligatoires », a précisé
hier, un cadre de la municipalité qui espère toutefois une conversion
massive.


Voulant démontrer au monde la modernité de leur capitale, les autorités
chinoises ont dépensé plus de 35 milliards de dollars en nouvelles
infrastructures, subventionné la construction de bâtiments audacieux et
réglé, jusqu'au moindre détail, la mise en scène de leur superpuissance.
Pour peaufiner la qualité de leur accueil, elles ont également tenté depuis
trois ans d'élever le niveau linguistique de leur population dont l'anglais
se limite souvent à de joyeux « OK », « hello » et « bye-bye ». Des cours
ont été proposés aux volontaires chargés d'encadrer les touristes pendant
la durée des Jeux. Les chauffeurs de taxi ont eux aussi théoriquement été
convoqués à des formations accélérées. En collaboration avec des étrangers
anglophones, la ville a déployé dans les rues des équipes d'inspecteurs
chargés de corriger les pancartes, publicités et autres noms de bâtiments
prêtant à confusion. Dans les aéroports, les toilettes pour handicapés ne
sont plus fléchées « toilettes pour personnes déformées ». Le « parc des
minorités ethniques » au nord de la ville n'est plus le « parc raciste » et
dans les hôtels, les brochures ne conseillent plus de « profiter des femmes
de chambre ». Au total, l'« english police » aurait débarrassé la ville de
6.530 appellations en « chinglish » incorrect.


Publié dans humour

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