la vache qui rit

Publié le par Popa

j'entame ici une nouvelle rubrique du type"c'était mieux avant", histoire de raconter des choses qu'Ethan, Hugo et Maxine ne connaitront sans doute pas.
Histoire de nostalgie aussi et d'en rire un peu.
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Voici une  bien jolie histoire (sérieuse) qui explique un des temps forts de mes repas de petit garçon. C'était vers 1955-1958.
Il faut dire que Popa n'aimait pas le fromage. Seules des petites portions de fromage cuit à 40% de MG (matières grasses, dénomination totalement abscons pour un enfant de 6 ans) avaient....grace (bon, ok.. Popa!) à mes papilles.
Ces portions se présentaient en boîte de 8 le plus souvent, mais les as du packaging (rassurez vous, le mot n'existait pas) avaient imaginé des boîtes de 6 voire de 12.

Pour ouvrir la boîte ronde, il fallait tirer sur une petite ficelle rouge, parfois bleue ou jaune (enfin, je ne me souviens pas vraiment, vous avez compris) dont seul un petit bout sortait, le reste étant caché sous une bande de papier rayé qui entourait la boite sur son flanc arrondi. Pas rare déjà que le fil soit mal positionné, ce qui laissait une profonde frustration de ne pas pouvoir aller au bout de l'aventure : l'ouverture du couvercle.
Il fallait avoir recours à Maman ou Papa qui, seuls, aveint le droit d'utiliser un couteau pour terminer l'ouvrage.

Soulever le couvercle en carton était simple, contrairement à sa refermeture, nous le verrons plus loin. Et là, bien rangés, apparaissaient les portions toute brillantes dans leur papier d'aluminium, ornées d'une étiquette d'une forme qu'on apprenait pas à l'école puisqu'il s'agissait d'un triangle avec un côté et une pointe arrondis qui me laissait perplexe sur le mode de calcul de la superficie.
Perplexité vite estompée, car il s'agissait tout de même de manger du fromage et de faire émerger cette satanée portion de son emballage magique. 
Mais c'est dans l'acte d'ouverture que la magie allait disputer à la perplexité l'impatience de mon appétit (là, j'avoue, je me suis dépassé !).
Parmi les centaines de portions ouvertes, je ne sais plus combien d'ingénieux modes de déballage, j'ai connu ! Le plus difficile était, sans doute, de s'accoutumer au "nouveau ! ouverture encore plus facile", annoncé avec tonitruance sur le couvercle dans une écriture jaune dans un cartouche rouge en forme d'explosion.
Car quand vous aviez compris, après avoir arraché de travers les portions de trois boites avant d'ouvrir correctement, et avec une facilité déconcertante (votre déconcertation venant essentiellement de la surprise que vous vous étiez causé à vous même de réussir si facilement l'ouverture facile...) votre portion, le marketing de l'époque n'avait de cesse que de changer ce mode d'arrachage devenu si familier.
Si bien que la plupart de ces portions, vous ne les déballiez jamais complètement, trop heureux finalement de les aspirer par l'une des fentes que vous aviez, forcément malencontreusement eu égard au mode d'emploi, provoquée. Bref, normal à 6 ans de se délecter à manger alement parce que ce n'est pas de votre faute !
Je n'ai jamais mesuré la perte exacte de fromage due à cette ingéniosité incomprise du consommateur que j'étais. Mais, sûr que mes parents me l'auraient reproché.

En final, il fallait refermer la boîte. elle était en carton, un peu mou. Comme on la plaçait au réfrigérateur, elle prenat l'humidité. Cela avait pour effet, après quelques ouvertures et fermetures de rendre le couvercle plus difficilement adaptable à la boîte et, en conséquence, vous ne refermiez plus la boîte à la 4ème portion. C'est peut-être pour çà que ma mère achetait rarement les boîtes de douze!

Bon finalement, je dois vous avouer un secret : ce que je mangeais, ce n'était pas de la Vache qui rit, car pour une raison qui restera mystérieuse pour moi, mes parents n'achetaient que de la Vache sérieuse qui s'appellera ensuite "Grosjean" après un procès.
Ayant appris l'existence de la Vache qui rit, et l'humour étant une valeur les plus importantes à mes yeux, je ne m'en remis pas et je n'achetai jamais ce genre de fromage. Mais les mauvaises langues disent que je ne suis pas bricoleur...

Et maintenant : « La (vraie) petite histoire » de la Vache qui rit
Quelle drôle d’idée que de dessiner une vache rouge, avec des petites cornes, tel un petit diable, de lui faire porter des boucles d’oreilles, attribut incontestable de féminité et de la faire rire. Une idée que l’on doit à un fromager, Léon Bel.

Pendant la Première Guerre Mondiale, il était affecté dans la même unité que Benjamin Rabier, un célèbre dessinateur qui s’amusaient à dessiner des vaches hilares sur les véhicules de ravitaillement en viande. En 1921 quand Léon Bel décide de fabriquer un fromage il repense à ces dessins et s’en inspire pour créer « la vache qui rit ». Partout dans le monde on trouve des vaches qui rient. Vendues dans des boîtes rondes cartonnées, qui contiennent des portions individuelles triangulaires allant de 8 à 12 , 24 et 32 pour les accros. A l’intérieur, un fromage couleur crème, un peu gluant, légèrement fade et un chouïa gras. « La vache qui rit » est un succès publicitaire. Les slogans se succèdent. « La vache qui rit c’est bon à toute heure du jour et de la nuit », « la vache qui rit est l’amie des enfants », « la vache qui rit stimule votre énergie ». Et la dernière campagne de pubs qui déclame : «  mais pourquoi la vache qui rit, rit-elle ? » joue sur le mystère du personnage. Victime de son succès, la belle vache rouge est copiée. Il y a eu la vache sérieuse, déboutée par un procès de « la vache qui rit », la vache qui parle, la vache qui lit, la vache qui pleure, la vache coquette, la vache savante, et bien, seule « la vache qui rit » continue de rire et de faire le bonheur des pique-niques.

Publié dans fleurs de mon passé

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